Qu'on l'appelle le funk ou la funk, que l'on pense au roi de la funk James Brown, aux tubes universels de CHIC ou aux remix funky-house qui nous ont fait danser l'été dernier, la musique funk évoque à tout à chacun une kyrielle de rythmes syncopés et de grooves entrainants. L'Antenne vous propose aujourd'hui de retracer l'histoire de ce courant musical qui inspire les artistes depuis les années 1960 et qui a fait danser le monde entier.

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Le funk est un style de musique tentaculaire qui trouve ces racines à la croisée du rythm&blues, du jazz et du rock nord-américain. Le mot funk tiré du bantou, traduit la sueur des corps, la transpiration de l’effort physique, a l’origine le terme était utilisé de manière péjorative comme stigmate contre les noirs américains. Les années 1960-1970’s renversent ce stigmate, lorsque des artistes comme James Brown, Georges Washington ou Sly&The Family Stone impose un nouveau courant musical dont les rythmes et le groove changeront définitivement l’histoire de la musique. Ainsi, le hit de James Brown «Cold Sweat » sorti en 1967 est communément reconnu comme étant le premier morceau du courant funk.

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Il n'existe pas une définition universelle du funk, chacun se faisant une interprétation singulière raisonnant avec sa propre réalité. Toutefois, on peut trouver des éléments musicaux communs à la funk. Celle-ci se distingue de la soul en accordantune place plus importante à certains instrument comme les drums (batteries) et la basse électriques. Elle se caractérise aussi par une nouvelle rythmique, le tempo qui met l’emphase sur le premier temps et qui lui donne son groove. Capable d’enflammer les danceflors des 60’s : « le funk c’est un sentiment, lorsque votre visage se crispe de plaisir c’est du funk ». Comme courant musical, comme sentiment, comme style de danse et presque comme mode de vie, le funk traduit en musique le mouvement de libération caractéristique de la décennie 1968-1978 qui représente son âge d’or.

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Le funk sera également une source inépuisable de samples pour les pionniers du rap old school et les premiers DJ du Bronx. A la fin des années 70, ils s’emparent des breaks du funk et commencent à utiliser la technique du passe-passe sur les platines pour obtenir un rythme ininterrompu. Les progrès techniques des années 80 permettent l’apparition du sampler qui permet de faire tourner les boucles, les modifier, les décaler et ainsi de recomposer les musiques funk dans une esthétique nouvelle.

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Au tournant des années 1980, le funk continue ainsi d’influencer tous les genres musicaux dominants : le disco, le pop, le hip hop et le rock. Les superstars de l’époque de Prince, à CHIC, Kool& The Gang ou encore Michael Jackson sont tous à leur image les héritiers de la musique funk.

 

Relativement à la marge, le funk trouve un nouvel essor dans le « deep funk », un funk caractérisé par l’importance de l’instrumentale et des rythmes lourds. Ce genre existait déjà au début des années 70, mais la popularité du Disco a poussé un certain nombre d'artistes dans la clandestinité au cours des années 80. Les basses sont devenues plus fortes et les breaks plus prononcés. L'accent est mis un peu moins sur les tambours et les roulements rapides que sur un groove au tempo plus lent, faisant avancer la musique. 

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De très nombreux artistes à peine connus sortent leur propre approche, plus moderne, de leur genre préféré, presque toujours sur vinyle (en particulier sur des 45 tours), ces disques sont relativement difficiles à trouver en raison du faible nombre de presses (on parle parfois de « rare groove ») et constitue une mine d’or pour les DJ selectors du monde entier.

 

À partir des années 90, une nouvelle vague d'artistes internationaux a créé sa propre version du Deep Funk, baptisée "Nu-Funk". Le Nu- Funk utilise souvent des influences latines ou exotiques et des moyens plus électroniques pour créer la musique. En effet le début des années 90 est marquée par l’apparition des sonorités électroniques dans le funk.

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A l’opposé du mouvement deep funk, l’électro funk s’impose progressivement dans le monde à partir du Detroit et du Nord de l’Angleterre. Elle repose sur un son numérique, poli et rarement instrumental, ce genre comporte des dizaines de sous-genres (synth-funk, dance-funk, funktronica) mais pour éviter de cataloguer on peut considérer comme electro - funk toutes les musiques funks dans lesquelles les instruments du jazz sont remplacés par des synthétiseurs et des guitares électriques, les voix sont modifiées par des vocoders qui donnent une allure robotiques aux morceaux sans leur faire perdent leur groove et leur boogie.

 

L'émergence de DJs comme Herbie the Mastermind , Paul Anderson, Tim Westwood et Mike Allen à Londres au milieu des années 1980 confirme un changement radical de pouvoir sur la scène musicale.Le mouvement électro attire une partie significative de la jeunesse britannique, quelle que soit sa couleur, désormais ancrée dans la culture hip-hop, la nouvelle ère de la danse britannique est bel et bien en marche et il ne faudra pas longtemps avant que les musiciens et les DJs ne commencent à créer leurs propres styles hybrides, notamment à Bristol où l'électro a été fusionnée avec les vibrations reggae du dub et du lovers rock, pour donner une saveur unique qui sera plus tard connue sous le nom de trip-hop. À la finde la décennie, des villes comme Manchester et Londres sont devenues des acteurs majeurs de la scène Dance, désormais mondiale, le Royaume Uni étant un véritable foyer de créativité, tant dans les clubs que dans les studios d'enregistrement.

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L’influence de l’électro funk britannique sera particulièrement perceptible en France avec le mouvement French Touch & Funky House dans lequel s’entremêle le funk, le disco et les musiques électroniques. La french & funky house innove à travers une esthétique disco propre à la french touch, et l’utilisation d’automatisation de filtres en cas de buildups ou de breakdowns mais elle reprend les codes de la musique populaire, utilisant le passé pour façonner l’avenir.  Ainsi des artistes majeurs de la musique électronique française sont les héritiers directs ou indirects de l’électrofunk britannique : onpeut citer le label français Roulé, fondé en 1995 par Thomas Bangalter des Daft Punk qui signe des titres connus de tous tels que : « Music Sounds Better With You » du groupe Stardust (1998), ou encore l’album « Homework » des Daft Punk (1997) avec le titre « Around The World ». Plus généralement les hits French Touch de Cassius « 1999 », en passant par « Flatbeat » de Mr Oizo, « Intro » de Alan Braxe & Fred Falked, « D.A.N.C.E. » de Justice ou « Lying Together » de FKJ sont tous marqués par cette influence. On pense également au rôle de Laurent Garnier qui s’est « formé » à l’Haçienda, boite de nuit de Manchester au cours des années 1990 et a contribué à introduire et médiatiser les musiques électroniques en France à partir des années 2000. D’autres DJ français populaires comme Bob Sinclar ou Folamour sont également marqué du sceau de l’électro-funk.

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L’électro-funk des années 80-90 portait en germe le Hip-Hop, la Techno, la House, la Jungle, le Trip Hop, la Drum & Bass, le UK Garage, ainsi que d'innombrables autres dérivés de la Dance qui doivent tous leurs dettes à son influence incontestable. Sans son inspiration, il est peu probable que des groupes britanniques tels que Coldcut, 808 State, Soul To Soul, Massive Attack, The Prodigy, Underworld ou Fatboy Slim, pour n'en citer que quelques uns, auraient vu le jour. Sans son inspiration les musiques électroniques se seraient également privés de ce groove si caractéristique. L’électro-funk a jeté un pont entre le jazz-funk underground et les musiques acid-house mainstream et fait encore danser les dancefloors du monde entier sur un groove sans pareil.

 

 

On espère que cet article vous aura plu, et découvrez sans plus attendre la playlist que toute l'équipe de l'Antenne vous a concoctée, en cliquant sur le lien suivant :

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