
ITALO DISCO

De Kano à Clio, de Giorgio Moroder à Mr Flagio en passant par ZYX Records, l’Antenne vous rappelle tout ce qu’il faut savoir sur l’Italo Disco, le genre musical qui vous fera danser à en user vos souliers, vêtu de votre combinaison argentée, sur un tapis panthère, coupe de champagne à la main.
Le propre de l’Italo Disco, c’est que ce n’est pas un genre musical clairement défini à la fois dans le temps et dans l’espace: ce n’est qu’à partir du milieu des années 80 qu’on commence à parler d’Italo, à l’initiative du label allemand ZYX qui commercialise le style en dehors de l’Italie. Mais essayons de retracer le fil depuis les tout débuts.
Si la musique disco a régné en maître au cours des années 70, elle tombe progressivement en désuétude à la fin de la décennie. Avec la démocratisation des boîtes à rythmes, synthétiseurs et de la programmation musicale, le Disco se transforme peu à peu en un nouveau style, aux assonances plus électroniques. En 1977, l’artiste américain Giorgio Moroder a marqué un tournant crucial pour le genre à venir, en faisant entrer le disco dans des sphères plus synthétiques. La production derrière le tube de Donna Summer « I Feel Love » parle d’elle-même :

Au-delà de la révolution technique, l’Italo Disco se développe aussi face aux nouvelles contraintes du business. Avec le déclin du Disco aux USA au début des années 1980, importer des disques américains en Europe, notamment en Italie, devient trop cher. Les principaux importateurs sont contraints de réduire leurs commandes en provenance des discothèques américaines, sur lesquelles les DJs fondaient leur programmation, et se rabattent à la place sur les productions locales.
L’Italo Disco se développe ainsi en Italie, puis s’étend progressivement à l’ensemble de la scène musicale internationale. L'Italo Disco commence à baisser en popularité vers 1987. Le genre décline à mesure que les artistes d'Italo Disco commencent à expérimenter des beats plus durs et les sons de la house, qui finira par supplanter le genre. L’Italo Disco disparaît vers 1989, non sans avoir accouché de morceaux légendaires.
Klein & MBO, tandem composé de l'italien Mario Boncaldo et de l'américain Tony Carrasco, illustre parfaitement la genèse du style, en faisant plonger l’Italo dans un univers plus dance. Dirty Talk est un classique de l’Italo, sorti en 1982, soit peu de temps après la gloire du disco et au début de l'âge d'or des boîtes à rythme. Dans un style différent, Kano est l'un des premiers groupes à avoir exporté l'Italo à travers le monde, et à bénéficier par la même d'une reconnaissance interplanétaire, certains de leurs tubes ayant connu un réel succès aux Etats-Unis. Ici c'est le morceau Another Life, au refrain entêtant et aux synthés cheesy à souhait.
Le label à retenir : ZYX Music
D'un point de vue international, ZYX était sûrement l'un des labels les plus importants. Déjà, c'est à eux qu'on doit l'appellation du genre Italo, mais ce sont surtout leurs compilations Best of Italo Disco qu'il faut retenir. Ils ont su reconnaitre le potentiel de l’Italo, lui ont donné une image et l'ont exporté vers le reste de la planète.


À écouter aussi :
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Baby's Gang - Happy Song [Beat Box, 1984]
« Everybody, let's go to the gig, we can dance there, dance and eat an ice-cream, everybody dancing all night long, try to do it, sing a happy song » Meilleures paroles.
Clio - Faces [Crash, 1985]
Quand l’Italo emprunte avec succès le chemin de la pop.
Mr Flagio - Take A Chance [Squish, 1983]
Un incontournable de l’Italo disco, sorti en 1983, danse de robot sur une moquette zèbre.
Alessandra Mussolini - Tokyo Fantasy [Alfa, 1983]
Non vous ne rêvez pas, la petite fille de Mussolini a sorti une chanson d’Italo disco… Chantée en japonais ! En aparté, à la fin des années 80, un genre dérivé de l’Italo Disco qu’on a nommé Eurobeat, a connu un immense succès au Japon.
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Pour aller plus loin, notre playlist à écouter ou à réécouter sur l'Italo des années 80-90 :
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https://www.youtube.com/watch?v=weMrzt6W8V8&list=PLVMdaTAsS9o_tMhlAkSlw7fyvk6X_jvGG&index=2&t=0s
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