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DEEP house

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           Dans les années 80, les dizaines de musiciens de Chicago se lançant dans la House ont tous développé leur style très personnel. Alors que la plupart s’inspiraient du Funk et de la Disco, créant le son House bien connu, certains se basaient sur les sonorités plus profondes du Jazz et du Jazz-Funk. En se concentrant davantage sur la ligne de basse et sur l’atmosphère créée par les différents synthés, ils ont pris une certaine distance avec le son de Knuckles et initié les codes de la Deep House. Toutefois la distinction n’est pas si nette, puisque des producteurs de House bien connus ont également largement contribué au développement de la Deep.

            C’est le cas de Marshall Jefferson, considéré  également comme un pionnier de la Deep House au côté de Larry Heard. Ce dernier a notamment produit les morceaux ‘Mystery Of Love’ et ‘Can You Feel It’ (sous son alias Mr Fingers), considérés comme les premiers morceaux de Deep House. Comparés aux morceaux de House de l’époque, ceux-ci ont une ligne de basse beaucoup plus imposante, surmontée par des nappes de synthés planantes et mélancoliques et des vocaux rappelant la soul. Ceci crée une atmosphère plus jazzy et relaxante que les rythmes enjoués et dansants de la House.

            Malgré cet esprit plus ‘ambient’, la Deep House n’en demeure pas moins une musique dédiée au dancefloor. Des DJs et producteurs font décoller le genre grâce à leurs productions osées et à leurs sets très remarqués. Todd Terry, Derrick Carter, Kerri Chandler ou encore Moodymann, contribuent à populariser la Deep House en exprimant pleinement dans leurs mixes cette atmosphère planante tant recherchée. Celle-ci est atteinte notamment grâce à l'utilisation de lignes de basse très marquées (souvent grâce à un synthétiseur Roland Juno) et à grand renfort de percussions (issues de la légendaire Roland TR-909). On peut également citer le duo Virgo Four qui consacre dès 1989 un album entier à la Deep House, dénommé ‘Virgo’ et sorti sur Radical Records. Le premier titre de l’album, ‘Do You Know Who You Are’, illustre très bien ce genre si particulier qui n’atteint jamais vraiment le climax mais qui crée une ambiance hypnotique et relaxante.

La Deep House continue de se développer dans les années 90, et est reprise avec enthousiasme par de nombreux producteurs européens. Bien que conservant les mêmes caractéristiques, elle adopte la couleur locale partout où elle s’installe. La Deep House italienne prend une tournure très caractéristique, tout comme la Deep House produite en Scandinavie. La France suit également la tendance et s’approprie le genre avec les productions d’Alexkid, Pepe Bradock, et du très jazzy St. Germain. De nos jours la Deep House est encore très populaire, mais le terme lui-même est malheureusement devenu un mot fourre-tout très pratique pour désigner n’importe quelle musique électronique envoûtante et portée par la basse. La confusion est ainsi facilement faite avec des genres plus modernes, comme la Future House, la Tech House ou encore la Techno Minimale. Je vous laisse avec un morceau qui illustre selon moi parfaitement ce qu’était et est toujours la Deep House. Produit par Danny Tenaglia aka Code 718 et sorti en juin 1992 sur Strictly Rhythm, ‘Equinox (Heavenly Club Mix)’ est un magnifique voyage de dix minutes à la fois jazzy et ambient. À écouter sans modération.

À écouter aussi :

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Yennek - Serena X [Buzz, 1992]

Three Generations - Get It Off (Underground Mix) [Atlantic Records, 1990]

Moodymann - Mahogany Brown [Peacefrog Records, 1998]

Pepe Bradock - Deep Burnt [Kif Recordings, 1999]

St Germain - Rose Rouge [Blue Note, 2000]

Wamdue Kids - Echos & Instruments [Guidance Recordings, 1996]

It’s Thinking - Frame Of Mind [Prime, 1994]

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Et pour des productions plus récentes qui utilisent toujours ces mêmes codes :

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Project Pablo - Sofware [Verdicchio Music Publishing, 2019]

Gene Tellem - Moving In This Way [SOBO, 2017]

Palms Trax - Honey Lemongina [Dekmantel, 2017]

Harrison BDP - Life Unlimited (Original Mix) [Phonica Records, 2018]

Peggy Gou - Maktoop [Technicolour, 2016]

Gnork - 3pm (And Already Happy) [Church, 2018]

Octo Octa - Loops For Healing [Technicolour, 2019]

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